| Charles Camoin (1879-1965) Port de Marseille, Notre-Dame-de-la-Garde, 1904, huile sur toile, 61 x 87 cm. Ce magnifique panorama du port de Marseille était l’un des centres d’intérêt de cette vente niçoise (voir Gazette n° 25, page 126). Attendu autour de 70 000 euros, il était débattu avec ferveur entre divers enchérisseurs. Au final, un particulier français l’enlevait au double des estimations. Ses atouts ? Représentant une vue fameuse de Marseille, il a été peint au début de la période fauve de Camoin qui participe au fameux Salon d’automne ; allant de 1904 à 1906, celle-ci est la plus appréciée des amateurs. Après des études marseillaises, le jeune homme fait ses classes dans l’atelier parisien de Gustave Moreau, où il rencontre Matisse, Manguin, Rouault et Martel. Pour effectuer son service militaire, il revient ensuite à Arles, puis à Aix-en-Provence, où il fait en 1901 la connaissance de Cézanne lui accordant son amitié. Ce dernier l’encourage dans une lettre à se hâter «de sortir des grands maîtres du Louvre pour se vivifier en soi, au contact de la nature». Suivant ce conseil, Camoin travaille régulièrement avec ses condisciples Marquet et Matisse dans les rues de Paris. Et si Camoin se fixe dans la capitale, il revient aussi de temps en temps dans sa ville natale. Travaillant sur le motif, il représente diverses vues de Marseille à l’exemple de notre toile. Simplifiant les contours, elle transcrit au premier plan le port animé de voiliers et dessine, à l’arrière-plan, les contours de la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, surnommée familièrement «La Bonne Mère». Camoin s’y révèle plus fauve par l’interprétation suggestive et irréaliste du coloris que par l’exaltation de la couleur.
Adjugé 204 000 euros frais compris.
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